Le portrait ainsi dressé des binoches scolaires est peu ragoûtant. Un répondant sur trois (35 %) juge que les toilettes de l’établissement sont “sales” et un sur dix (10 %) même “très sales”.

Trois expériences pilotes

Pour 72 % des sondés, les sanitaires à l’école sont une réelle préoccupation. Ce qui est problématique ? Le comportement irrespectueux, la malveillance et les jeux des élèves (65 %) ; la disponibilité de papier, de savon, d’essuies… (52 %) ; la surveillance déficiente, mais aussi les chasses défectueuses, l’absence de maintenance, le nettoyage approximatif, l’absence d’intimité (pas de portes), les règles d’accès…

Que faire à partir de ce constat ? Pour les trois quarts des sondés (74 %), à côté de mesures techniques et concrètes, le premier levier pour améliorer l’état des sanitaires est de sensibiliser les élèves. Le Fonds BYX a donc mené des expériences pilotes dans trois écoles (à Binche, Châtelineau et Saint-Ghislain) pour dégager des bonnes pratiques tant en termes d’aménagements que de projet pédagogique.

Dans la boîte à idées

A l’école communale Jean Rolland, à Saint-Ghislain, les élèves de primaire s’étaient mis mercredi sur leur trente et un pour présenter la nouvelle batterie de WC qui seront bientôt inaugurés.

Interrogés sur ce qu’ils avaient “envie de changer dans l’école”, plus de 120 enfants (sur 183) ont répondu en chœur : les sanitaires – avant la cour de récré, le réfectoire ou les classes. Tous (direction, techniciens de surface, ouvriers, professeurs, élèves…) se sont retroussé les manches pour faire aboutir ce projet participatif.

Dans la boîte à idées des enfants : établir un règlement, “mettre des mauvais points pour ceux qui font des choses sales”“expliquer aux autres qu’ils doivent arrêter d’écrire sur les portes”“faire des toilettes pour les filles et des autres pour les garçons” et même… “installer des caméras de surveillance”. Bigre, on ne rigole pas avec les sanitaires.

“Ne tournons pas autour du pot !”

Appel à projets. La question des sanitaires reste relativement taboue dans le milieu scolaire, relève Bernadette Taeymans, de Question Santé. “C’est un sujet repoussant et souvent repoussé. Mais la finalité, c’est le bien-être des enfants. Certains se retiennent d’aller aux toilettes ou évitent de boire pour ne pas devoir y aller.” Avec des conséquences négatives sur la santé, la concentration… Le Fonds BYX veut donc soutenir les écoles fondamentales de la Fédération Wallonie-Bruxelles à améliorer concrètement et durablement leurs sanitaires en lançant un appel à projets “Ne tournons pas autour du pot !”.

Caractéristiques. Il y a trois dimensions à travailler, poursuit Mme Taeymans : les aménagements matériels (l’infrastructure et l’architecture des lieux) ; la logistique (l’entretien et l’approvisionnement en matériel) et les aspects pédagogiques (conditions d’accès, règles de respect…).

Critères de sélection. Le dossier doit clairement montrer que les élèves sont impliqués dans les prises de décision et les réalisations du projet ; il faut une sensibilisation pédagogique. Tous les acteurs de l’école (PO, direction, enseignants, éducateurs, personnel logistique, parents…) doivent être impliqués. Le projet doit être réaliste et intégré dans le projet de l’établissement.

Informations. Le soutien financier est de 5 000 euros maximum par projet soutenu. Le dossier de candidature doit être rempli exclusivement via le site www.kbs-frb.be jusqu’au 20 avril 2015. On connaîtra les écoles sélectionnées pour démarrer leur projet à la rentrée 2015 le 26 juin prochain.