On les appelle parfois menstruations, ragnagnas ou indisposition… Les règles font partie de la vie et concernent approximativement la moitié des élèves ! Pourtant, il peut être compliqué de vivre sereinement ses règles à l’école. Gêne, stress de manquer de produits périodiques, toilettes sales, inadaptées (pas de poubelles, pas d’eau ni de savon…) ou interdites d’accès, rareté de l’information, tout cela pèse lourd sur les élèves. C’est un sujet dont on n’ose pas toujours parler, en raison d’un tabou encore tenace. Heureusement, de plus en plus d’écoles se penchent sur la question et envisagent d’améliorer la situation notamment (mais pas seulement !) en équipant leurs sanitaires de distributeurs de serviettes et tampons.
Distributeurs de produits périodiques fabriqués par les élèves
dans l’établissement “De l’autre Côté de l’Ecole” à Auderghem
(© boites_sang_tabou)
C’est le pourcentage de filles âgées de 12 à 25 ans en Fédération Wallonie-Bruxelles qui rencontrent plus ou moins régulièrement des difficultés financières liées à l’achat de leurs protections périodiques tous les mois. Et si, au moins à l’école, l’accès aux produits menstruels était garanti ?
C’est le pourcentage de personnes qui n’ont pas reçu d’éducation formelle au sujet des menstruations en Fédération Wallonie-Bruxelles. Levons le tabou et parlons-en !
C’est le pourcentage de jeunes filles mal à l’aise à l’idée d’utiliser les sanitaires de leur école au moment de leurs règles. Rendre les toilettes confortables et accueillantes, c’est aussi lutter contre l’insécurité menstruelle.
Découvrez le dossier du Ligueur Briser les tabous autour des règles à l’école
Rendre les toilettes plus hygiéniques et plus confortables pour les élèves qui ont leurs règles, cela signifie :
Et pour améliorer la santé et le bien-être des élèves menstruées mais aussi de tous les élèves, pensons également à :
Bref, comme souvent, la question nécessite une réponse globale, alliant amélioration des aménagements, réflexion sur l’organisation et l’accès aux toilettes et sensibilisation !
De manière générale, la place du corps dans nos écoles est trop souvent négligée. Si le besoin d’intimité varie selon l’âge, le genre, les habitudes familiales ou les filières scolaires, il n’en demeure pas moins essentiel pour le développement des enfants et des adolescents.
Regardez notre webinaire sur les règles à l’école, avec les interventions d’Alice Charlier et Anaïs Sylin, deux anciennes élèves de l’ACE (« De l’autre côté de l’école » à Auderghem) à l’initiative du projet « Boîtes Sang Tabou » ainsi que l’intervention de Veronica Martinez, fondatrice et directrice de l’asbl BruZelle, qui lutte contre la précarité menstruelle et le tabou des règles.
*Sources : les deux premiers chiffres sont tirés de l’enquête : « La précarité menstruelle en Fédération Wallonie-Bruxelles : rapport d’enquête ». Synergie Wallonie pour l’Égalité entre les Femmes et les Hommes & CFFB, 2022 ; le troisième chiffre est tiré de l’enquête réalisée en France : « Règles à l’école : mettre fin à la double peine pour les filles ». Essity, 2020.
Le programme de sensibilisation à la santé menstruelle et à la précarité menstruelle, mené par l’asbl BruZelle dans les écoles. L’objectif de BruZelle est de lutter contre la précarité menstruelle en collectant des serviettes menstruelles et en les distribuant gratuitement et dans la dignité aux personnes menstruées en situation de précarité.
Que se passe-t-il dans nos culottes ?
Un outil composé de deux carnets, un pour les enfants à partir de 9 ans et un pour les adultes accompagnants, créé par Femmes & Santé et la FCPPF.
Une malette pédagogique pour découvrir les différentes méthodes de protections menstruelles, créée par la FCPPF.
Parlons des règles… sang rougir
Des BD pédagogiques déconstruisant des tabous sur les menstruations, élaboré par Sofélia, dans le cadre de la campagne « Sang rougir, la campagne qui déconstruit les tabous autour des menstruations ».
« T’as tes règles, et alors ? »
L’affiche de la campagne de la Fédération des conseils de parents d’élèves FCPE, lancée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars 2020.
Un livre (un parmi d’autres) pour briser le tabou des règles et libérer la parole.
Un roman graphique qui raconte l’histoire de quatre amies révoltées par la précarité menstruelle et déterminées à équiper les toilettes de leur école en produits périodiques.
Entre écriture fictionnelle et retranscription de témoignages, “Cela va sang dire” explore avec humour et sérieux les thématiques liées à la menstruation et montre à quel point il est encore difficile de parler de ce sujet attestant que non, cela ne va pas « sang » dire…