Du caca aux légumes, il n’y a qu’un pot

                                                                                                                   3ème trimestre 2018
Article issu de “Symbiose”

 

Hygiène douteuse, manque d’équipements, installations défectueuses… Les toilettes sont un problème pour beaucoup d’écoles, et donc d’enfants. Pourtant, ne pas aller au petit coin en cas d’envie pressante, voire d’éviter de boire pour ne pas devoir y aller, peut “engendrer de sérieuses répercussions sur l’état de santé des enfants et des jeunes et sur la concentration en classe” souligne la campagne Ne tournons pas autour du pot ! Cet appel à projets du Fonds BYX, mené avec l’asbl Question Santé, vise à accompagner les écoles dans l’aménagement de toilettes accueillantes.

Pour améliorer leur petit coin, certaines écoles optent pour l’installation de toilettes sèches. A savoir, un habillage en bois doté d’une lunette de wc et d’un seau amovible, au fond duquel une fois la petite ou grande commission finie, les enfants jettent avec amusement une pelletée de copeaux de bois. Un système beaucoup moins onéreux que l’installation de toilettes traditionnelles. Mais aussi un choix écologique, qui se prolonge parfois… au jardin, comme c’est le cas à l’Institut de l’Assomption à Watermael-Boitsfort. Là-bas, les seaux en provenance des toilettes de maternelle sont déversés par les élèves dans le compost, lui-même utilisé pour le jardin scolaire. L’école a d’ailleurs remporté un prix lors du Bubble Festival réunissant des écoles bruxelloises en action pour l’environnement. A l’école Fondamentale Saint-Joseph de Havré, une toilette sèche a pris place dans une classe de maternelle. “Notre consommation d’eau a considérablement baissé grâce au nouveau système, explique a directrice. Et il n’y a aucune odeur. Cela sent les copeaux.” Les freins psychologiques semblent bien vite dépassés. Convaincues, les deux écoles prévoient d’ailleurs d’installer d’autres toilettes sèches dans leur établissement.

 

Et patati
Et patata

Quand il y a un wc par classe, les élèves apprennent à dire de façon non humiliante à l’enfant qui n’a pas laissé propre qu’il doit nettoyer. C’est un travail éducatif, un climat d’école.

Sophie Liebman