Le Conseil d'élèves veille au petit coin ! - Ne tournons pas autour du pot !

Le Conseil d’élèves veille au petit coin !

2015-2016 / Appel à projets fondamental 1

Au troisième étage de la petite école de Saint-Augustin à Forest, c’est l’effervescence. Dans une classe arrangée pour l’occasion, le Conseil des Enfants a pris ses quartiers. Une trentaine d’enfants, délégués de classe et témoins plus discrets de l’école primaire, se sont réunis pour avancer sur un projet qui anime l’école depuis la rentrée de septembre : redonner l’envie de faire ses besoins à l’école !

Une séance dédiée aux dessins et slogans

La directrice, Madame Meert, passe le pas de la porte et s’installe aux côtés de ses collègues. C’est le clap de départ d’une séance d’une heure environ où élèves et enseignants mettront leurs idées en commun pour améliorer l’espace des toilettes.

« Nous allons commencer par le concours de dessins que vous avez réalisés pour décorer les toilettes », entame la directrice. Des feuilles colorées et affublées de slogans aguicheurs comme « Tirer la chasse, c’est classe » jonchent rapidement les bureaux des délégués. L’excitation gagne chacun. Les enfants peuvent enfin partager leur création avec leurs camarades des autres classes. Et ils auront bientôt cinq minutes pour voter pour leur préférée. Le premier thème évoqué ? L’importance de tirer la chasse après ses besoins.

« Nous avons choisi d’évoquer 6 thématiques différentes qui touchaient aux toilettes comme les comportements positifs, le tirage de la chasse ou encore le gaspillage de l’eau ».

 

A chaque thématique ses activités spécifiques, à chaque classe et chaque année, ses idées singulières. « Nous partons toujours de ce que les enfants nous apportent et proposent ». C’est ainsi par exemple, que l’une des classes de primaire a été sensibilisée au gaspillage d’eau et à l’utilisation de la chasse économique par une ingénieuse démonstration. « Nous avons simplement demandé aux élèves de nous ramener des bouteilles en plastique. Le but ? Montrer la consommation réelle de l’eau suivant que l’on tire la petite (3 litres) ou la grande chasse (6 litres). »

 

Un sondage instructif

Sur 18 élèves, seulement 3 d’entre eux avouaient oser aller aux toilettes de l’école Saint-Augustin. C’est en tout cas ce que révélait un petit sondage intramuros à une classe de primaire. Verrous des portes des toilettes cassés, portes s’arrêtant beaucoup trop haut, ambiance trop froide, les anciennes toilettes de l’école n’avaient pas la cote auprès des élèves de primaire. « On n’osait pas aller aux toilettes tout seul parce que d’autres élèves ouvraient la porte ou regardaient par dessous », explique Mariana, une élève de primaire. « On était obligé d’y aller à deux ». Le problème est maintenant résolu avec les nouvelles installations. Sans compter les nombreux dessins qui orneront bientôt les murs, les idées de banderoles reprenant tous les petits noms des toilettes ainsi que la peinture que les élèves réaliseront sur les portes. Un cadre beaucoup plus chaleureux, il faut bien l’avouer !

 

Décoration et sensibilisation : l’un ne va pas sans l’autre

Quelques croix sur les dessins intéressants, le vote a bien eu lieu dans la salle qui accueille le conseil des enfants. Mais l’attention reste de mise pour les professeurs et la directrice. Les dessins et slogans qui seront plastifiés et affichés dans les toilettes se doivent de coller au projet de l’école. « Moins de popo, c’est rigolo » a beau faire rire les enfants, il ne s’inscrit pourtant pas dans la problématique. Un point sur lequel l’école Saint-Augustin insiste pourtant beaucoup. « Nous cherchons à développer la décoration des toilettes mais aussi des messages de sensibilisation qui ont du sens pour l’hygiène et la santé », explique Mme Meert. Il est donc primordial de recadrer régulièrement les élèves.

Un tour de table pour écouter les propositions de chaque couple de délégués débute. Diana et Guillaume prennent la parole. Ils veulent présenter leur nouvelle idée de panneau de charges. Le but ? Etablir une tournante pour le ramassage des papiers qu’on laisse traîner dans les toilettes. « Bonne idée », s’élance Mme Meert. « Il ne vous reste plus qu’à passer dans les classes pour la présenter à l’ensemble des autres élèves ».

C’est au tour des élèves de Mr Martin de s’exprimer. Sur un ton un peu hésitant, les deux déléguées évoquent le projet qu’elles ont mis une journée à réaliser dans les toilettes avec leur professeur. « Nous nous sommes filmées en train de faire tout ce qu’on ne pouvait pas dans les toilettes : claquer les portes, jouer à cache-cache, ouvrir les portes quand il y a quelqu’un à l’intérieur… ». Une vidéo humoristique compilée par le professeur et qui trouvera finalement sa place sur le site internet de l’école.

La réunion est sur le point de se terminer quand deux autres déléguées pénètrent le cercle formé par les bancs. Elles se lancent dans une chanson reprenant l’air de « Bienvenue les enfants de la terre ». Reprise à tue-tête et applaudissements. Le titre remanié donnera « Arrêtons de claquer les portes ». Décidément, les enfants ne manquent pas d’imagination. Et même si aucun planning n’est véritablement défini et que les activités s’improvisent souvent, l’école Saint-Augustin et ses élèves semblent prendre la tâche à bras-le-corps. Prochain conseil de classe dans trois semaines.

 

Un projet de longue haleine

L’école fondamentale Saint-Augustin a bénéficié d’un soutien du Fonds BYX de 5 000 €. Mais la problématique des toilettes anime l’école depuis quelques années déjà. « Même si nous ne devons pas nous plaindre au sujet de notre établissement et de nos infrastructures de base, il faut avouer que nos toilettes posaient un réel problème », explique Mme Meert. Vieilles de plus de 50 ans, celles des maternelles, par exemple, se voyaient rongées par l’usure. Une situation intenable pour laquelle l’école n’a pas attendu le Fonds BYX. « Nous avons refait toutes les toilettes maternelles avec nos fonds propres ». C’est après avoir appris que le Fonds BYX existait que l’école a pris la décision d’en faire de même pour ses toilettes de primaire.

Au final, l’école aura dégagé pas moins de 8 800 € pour la réhabilitation de ses toilettes dont déjà plus de 5 000 € pour les portes et les huit WC à remplacer (le gros du travail). On se doute que l’aide du Fonds BYX a dû soulager un peu l’établissement (l’autre partie de la rénovation étant possible grâce au Programme Prioritaire des Travaux de la Fédération Wallonie Bruxelles). « Et puis si, en plus, ça permet de construire un projet d’enseignement, c’est super !  ».

 

 

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