L’école Saint-Joseph de Sprimont est une petite école fondamentale qui montre de grandes ambitions ! Elle pousse ses élèves à devenir des individus éco-responsables.
De l’extérieur, l’école ressemble à une maison bourgeoise paysanne et lorsqu’on y pénètre, une musique zen et douce se propage du hall d’entrée vers les différentes pièces intérieures. Véronique Hanssen, directrice de l’école est une vraie passionnée de pédagogie. Son établissement accueille 44 élèves (19 maternelles et 25 primaires) et l’encadrement mis au point tend à faire naître un climat de cohésion et d’apprentissage inter-âges saisissant. « Nous mélangeons continuellement les classes de primaires et les classes de maternelles. C’est aussi une initiative nous permettant de prendre en charge les élèves à besoins spécifiques (dyslexie, trouble de l’attention, HP…) ».
À Sprimont, le chantier des toilettes n’a pas encore commencé… Du moins pas encore dans le cadre physique de l’école car dans la tête des élèves, tout a déjà bien pris place. La directrice nous entraîne d’ailleurs dans une grande salle pour nous en faire la démonstration. Sur de longues tables sont disposés en rangs serrés des LEGO et des bouts de bois. « Voici nos toilettes selon ce que les élèves ont retenu des plans de l’architecte que nous leur avons montrés », s’empresse-t-elle de nous dire. Une idée originale qui permet à chacun de symboliser les espaces en création.
« Cette idée rejoint notre projet éducatif, que nous avons baptisé ‘Curieux de nature’. Nous voudrions allier respect de l’environnement et respect de soi et de l’autre par l’hygiène et l’utilisation d’un espace adapté », continue Madame Hanssen¹ . Jusqu’à présent, il faut dire que l’école était assez démunie sur le plan de l’accessibilité à ses toilettes. Les élèves devaient quitter la surveillance des adultes pour aller faire leurs besoins à l’extérieur et ne disposaient pas d’un lavabo à leur hauteur pour se laver les mains par la suite. « Et puis, même s’ils en avaient eu la possibilité, les élèves l’auraient fait avec de l’eau potable, ce qui est un vrai gaspillage ». L’école a donc profité des subsides qui lui sont accordés pour installer une citerne de récolte d’eau de pluie. « Un grand pas pour le respect de l’environnement ! »
Pour faire naître ce respect, l’école a donc choisi de jouer sur la sensibilisation. D’une classe à l’autre, nous empruntons des couloirs sur les murs desquels, des pancartes sont suspendues. On peut notamment y lire « mots de l’eau », « maux de l’eau » ainsi qu’une constellation d’autres termes. Le but ? Répertorier ce qui est positif et ce qui l’est moins vis-à-vis des rapports que chacun établit avec l’eau. L’école a procédé à un brainstorming pour éveiller les consciences. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les élèves ont pris la tâche au sérieux.
Poussant la porte d’une des classes, ce sont des enfants bien occupés que nous retrouvons : les uns, magazines en main, les autres face à un ordinateur et souris entre les doigts. Sprimont jouit en effet d’un matériel très poussé pour encadrer ses élèves : tableau interactif, tablettes pour chaque élève et internet à proximité.
Les élèves se servent de la technologie pour accomplir les tâches qui leur sont demandées. Aujourd’hui, ils sont chargés de réaliser un grand panneau récapitulant ce qu’ils ont appris durant l’année au niveau de la gestion de l’eau, de l’hygiène et des comportements éco-responsables.
Avec toutes ces idées pédagogiques, on ne peut que se réjouir d’une chose : ça a du bon d’être curieux !
La chanson de l’eau
Dans un contexte interdisciplinaire et inter-âges, l’école de Sprimont a développé sa pédagogie autour d’activités groupées. Pour le projet Toilettes, l’école a choisi l’apprentissage d’une chanson puisée dans le répertoire des Enfantastiques. Créées en 2004, ces chorales d’enfants interprètent des chansons écrites par et pour des enfants. Ici, les enfants reprennent en chœur « C’est de l’eau », un air entraînant et des paroles qui tendent à montrer que tout est fait d’eau sur la terre. Une idée essentielle pour pousser les enfants à préserver l’or bleu.
¹ Hélène Gamart, Claire Loncin et Tanguy Jaminé ont également pris une part active dans les activités pédagogiques.