02/06/2018
Article issu de “La DH et La Libre”
Planches cassées, absence de verrou, tuyaux bouchés ou odeurs nauséabondes … C’est la triste réalité des toilettes des écoles bruxelloises, lieux souvent maudits par les élèves, qui préfèrent se retenir plutôt qu’y mettre les pieds. Au-delà d’un problème de confort, ce phénomène représente un réel enjeu en matière de santé publique et de bien-être.
Concerné par cette cause, le fonds privé BYX, géré par la Fondation Roi Baudouin, a réalisé en 2015 un état des lieux, suivi de résultats alarmants. “C’est un problème qu’il faut absolument endiguer, il s’agit de la santé des enfants“, commente Yves Dario. “Quand des enfants n’utilisent même plus les toilettes, c’est que ça a dépassé un certain stade“.
Dans son étude, le Fonds BYX révèle qu’en Belgique, sur les élèves de cinq écoles, 11 % ne vont jamais uriner dans l’établissement, alors que 85ù d’entre eux restent pour la pause midi. Autres chiffres troublants : 57ù des élèves se retiennent parfois et 14 % à chaque fois …
Finalement, l’enquête a donné lieu à de nombreux projets et ont, ainsi, redoré le blason de leurs lieux d’aisance. Sur les 127 dossiers introduits fin 2017, un jury indépendant a sélectionné 36 projets d’écoles du fondamental de tous les réseaux d’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. A noter que cette année, une nouvelle collaboration est opérée avec Marie-Martine Schyns (CDH), ministre de l’Education. Ensemble, ils amènent un soutien d’un montant total de 164.729 euros.
Parmi les écoles gagnantes, cinq sont bruxelloises, dont l’athénée royal d’Auderghem. Dans l’établissement, seules 12 toilettes sont disponibles, pour 420 élèves, maternelles et primaires confondues. Les autres écoles concernées sont l’école 17 Pierre Adam à Schaerbeek, l’école 7 du bois de la Cambre, l’école Saint-Antoine de Forest et l’athénée royal Serge Creuz à Molenbeek-Saint-Jean.
“On a réuni les élèves et les professeurs pour établir une liste d’idées de projets et d’améliorations concernant les sanitaires. On veut mettre la priorité sur tout ce qui est de l’hygiène : avoir des planches, un espace où ils peuvent se laver les mains, des chasses automatiques, car les enfants ne tirent pas la chasse, etc“, explique la Directrice.
Pour Marie-Martine Schyns, “il faut améliorer globalement l’état, l’accès et la gestion des sanitaires, par le biais d’une combinaison d’aménagements matériels et d’actions de sensibilisation pédagogiques“. Une des raisons pour laquelle l’in des critères de sélection se focalise sur la dimension participative des projets. “Nous allons faire repeindre les toilettes par les élèves, et ils ont participé à tout le processus de décision. Les plus grands vont aussi réaliser l’offre de prix qu’on proposera au fonds BYX. C’est eux que ça concerne en premier, donc c’est normal de les intégrer dans ce projet“, conclut la directrice de l’athénée.
136 écoles ont bénéficié d’aide du fonds BYX pour rénover leurs sanitaires