Toilettes scolaires, un sujet moins tabou - Ne tournons pas autour du pot !

Toilettes scolaires, un sujet moins tabou

11/03/2015
Article issu de “L’avenir”

 

Mauvaises odeurs, saleté, manque d’intimité…Une étude dresse un état des lieux affligeant des toilettes scolaires et propose des pistes.

Près de 60 % des élèves, du primaire et du secondaire, préfèrent aller à la toilette chez eux plutôt qu’à l’école. « J’aime mieux avoir mal au ventre du matin au soir et pendant toute l’année que de devoir aller à la toilette à l’école  » confie un jeune interrogé dans cet état des lieux (*) sur la thématique de l’eau à l’école commandé par le Fonds BYX en partenariat avec l’ASBL Question Santé. Géré par la Fondation Roi Baudouin, ce Fonds œuvre à la promotion de la santé dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Plus de 700 personnes ont été interrogées dont 300 directeurs d’école. Preuve que la thématique « hygiène à l’école » dépasse la sphère des élèves et de leurs parents. Et pour cause, ceux-ci se soucient de plus en plus de l’état des sanitaires au moment d’inscrire leur enfant.

Quels sont les principaux griefs émis à l’encontre des toilettes ? Les odeurs (78 %), la malpropreté (65 %), la peur de rester enfermé (66 %), le manque d’intimité (49 %)…. L’enquête pointe aussi l’éloignement des sanitaires par rapport à la classe, leur nombre insuffisant, l’état de vétusté, le manque de papier et de savon, l’interdiction de se rendre au petit coin pendant les cours…

Dégâts collatéraux

Se retenir d’aller à la toilette pendant des heures et, pour certains enfants, boire le moins possible à l’école ne génèrent pas que de l’inconfort. Les enfants qui urinent moins souvent à l’école ont, de manière significative, plus d’infections urinaires. Selon une étude française, 15,1 % des élèves qui s’abstiennent de fréquenter les toilettes de leur école souffrent de constipation chronique, 21,6 % d’une infection urinaire.

« Il est ici question d’hygiène, mais aussi de bien-être en classe, de concentration, parce qu’un enfant qui se retient toute la journée est moins performant », affirme Sophie Liebman, enseignante et auteur d’un mémoire en Sciences de l’éducation sur les toilettes.

Approche collective

La faute à qui si les toilettes sont sales, mal situées, vétustes, trop peu nombreuses, souvent inaccessibles… ? À tout le monde. À l’école, souvent impuissante à prendre le problème à bras-le-corps, faute de moyens financiers et/ou humains. Aux enseignants à la gestion du temps trop rigide. Aux élèves qui salissent et dégradent les sanitaires. Au personnel d’entretien démotivé,…

Pour le Fonds BYX, le problème appelle « une réponse globale et cohérente, qui articulerait à la fois les volets structurels, organisationnels et pédagogiques  ». Il épingle aussi l’importance d’instaurer au sein de l’école un climat positif nourri par le respect mutuel, le sentiment de sécurité, l’existence de règles justes et équitables…

Pour aller plus loin, un appel à projets baptisé « Ne tournons pas autour du pot ! » est lancé à l’intention des écoles du fondamental (voir cadrée ci-contre) et un séminaire réunira, ce jeudi 12 mars à Namur, les différents acteurs concernés par les résultats de cette étude.

« L’école et ses “ fondamentaux ” – Constats et pistes pour une politique de l’eau à l’école »

 

Et patati
Et patata

Avec le projet Toilettes, le conseil des élèves avait, cette année, un projet plus ambitieux que les autres années. Ca nous motive à les suivre.

Directeur