Avec l’installation de toilettes sèches dans ses bâtiments, l’école Saint-Joseph de Havré a franchi une grande étape dans le domaine de l’écologie et des actions anti-gaspillage. Le système demande une nouvelle organisation mais la satisfaction est totale !
S’il y a une école qui a tenté un saut de géant dans le domaine de l’écologie, c’est bien l’école fondamentale Saint-Joseph de Havré. Cette dernière a en effet choisi d’aménager des sanitaires alternatifs : des toilettes sèches.
Il y a un an, l’école a installé la première toilette de ce type par manque d’arrivée d’eau dans une classe. Aujourd’hui, elle est convaincue de l’efficacité d’un tel système. Les institutrices, au départ perplexes, ont très vite plébiscité l’initiative. « Il faut dire qu’avoir un bac rempli d’excréments dans lequel on déverse simplement des copeaux de bois aurait pu en rebuter plus d’un », nous confie Stéphanie Roland, directrice de l’établissement. « Pourtant, il n’y a aucune odeur. Cela sent même les copeaux ».
Si l’idée semble avoir porté ses fruits, elle nécessite cependant un temps d’adaptation conséquent. « Que ce soit avec la première toilette en classe de maternelle ou les deux nouvelles toilettes installées dans les sanitaires, on ne peut pas se permettre de laisser les enfants aller sans surveillance ». « Mettre des copeaux à leur disposition, c’est prendre le risque d’en retrouver partout dans les toilettes », renchérit la directrice. L’école réfléchit donc à une organisation spécifique pour permettre à chacun d’utiliser les nouvelles installations, tout en évitant les abus. L’idée du moment ? Etablir des tournantes parmi les différentes classes durant les heures de cours et limiter l’accès durant les heures de récréation.
L’école n’a pas supprimé ses anciennes toilettes à chasse pour autant mais elle a renforcé toute l’organisation écologique qui sous-tend ses sanitaires : installation de boutons poussoirs pour les robinets, détecteurs de mouvement pour allumer les lumières ainsi que pour mettre en route le sèche-mains électrique. Et c’est encore une fois grâce aux toilettes sèches que l’école tente de nouvelles percées pédagogiques. « Nous souhaiterions créer un mini-potager et un mini-verger à l’arrière de l’école. Nous pourrions ainsi récupérer les copeaux utilisés comme engrais pour nos cultures », explique la directrice. Un projet de grande ampleur qui pourrait trouver un soutien précieux parmi les résidents d’une maison de retraite non loin de l’école. « Nous demanderions à certaines personnes âgées d’accompagner les enfants dans l’entretien des plantations ». En plus d’être écologique, le projet deviendrait ainsi intergénérationnel.
« Notre consommation d’eau a considérablement baissé grâce au nouveau système », évoque Stéphanie Roland. C’est un changement considérable pour un établissement dont la consommation en eau était l’une des plus grosses dépenses. Du côté des élèves comme de leurs parents, la satisfaction est très grande, comme en témoignent les enquêtes de satisfaction organisées par l’école avant et après l’installation des nouveaux sanitaires.
Outre la disparition des odeurs, des saletés et de la vétusté des anciens locaux, chacun semble content de contribuer à un projet antigaspillage. Les enfants ont d’ailleurs eux aussi mis la main à la pâte : décoration, écriture de nouveaux règlements et consignes d’utilisation…
Le projet novateur aura marqué les esprits au point de faire des émules. « Nous avons été contactés par une école de Bruxelles et une école du Brabant wallon. Elles réfléchissent très sérieusement à l’idée de tenter l’aventure ». On ne cachera pas nos encouragements devant de si belles initiatives !